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 The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua

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Joseph M. Blake
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Joseph M. Blake


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MessageSujet: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyLun 15 Nov - 21:14

The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua 2hdo8hz The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua Wcddfo
Soundtrack: El Condor Pasa (If I could) - Simon and Garfunkel

Away, I'd rather sail away
Like a swan that's here and gone
A man gets tied up to the ground
He gives the world its saddest sound
Its saddest sound

Il fait chaud, trop chaud aujourd'hui. Le soleil se reflète dans le sable, miroir ironique. Les yeux de Joseph deviennent fous, à bruler en rencontrant l'astre, à s'émerveiller de la lumière et des reflets qu'il produit. En sortant de la caravane, il est sorti d'un monde, le voilà à présent obligé d'en appréhender un autre - plus violent, peut être. D'un calme olympien, comme presque tout le temps imperturbable, il s'assoit par terre, et commencer à rouler une cigarette. Le sol lui crame le dos, les rares personnes qui passent lui jettent des regards désapprobateurs (la cigarette, pire témoin de la société de consommation, n'est pas la bienvenue au camp) - tout va bien. Il ferme les yeux, s'amusant à décrypter les empreintes que les rayons ardents ont posé à l'intérieur de ses paupières. Il est onze heures, il n'a pas dormi beaucoup cette nuit - inspiré par les visages des habitants du camp autour du feu, il a veillé jusqu'à la fin, avec Billie et Leann, qu'il a portraituré tout le reste - ivre, très ivre, certes. Et le reste de la nuit a servi son insomnie récurrente, assis sur le lit, à regarder Leann dormir, sublime, tout recroquevillée dans sa position fœtale. Encore essuyé de sommeil, donc, il se lève, sa clope fumante au bec. Les gens le saluent, malgré leur aversion pour ce qui se consume entre ses deux lèvres. C'est une belle, très belle matinée. Sa tête est pleine des histoires qui se sont passées la veille. Et d'ailleurs, il est temps de développer les photos avant de partir en vadrouille pour en faire d'autres, ou même de retourner dans la caravane, caresser sans métaphore l'image de Leann emmêlée dans les draps. Il re-rentre doucement dans la caravane, après avoir pris soin d'écraser la cigarette (dont la demoiselle n'aime pas l'odeur, à raison), prend son appareil qu'il suspend à son coup ("cet appareil t'aura passé la corde au coup avant moi" dit Leann, parfois, quand elle est jalouse du temps qu'il passe à capturer la vie plutôt qu'à la vivre), allume doucement un baton d'encens avant d'ouvrir la fenêtre. Leann, belle, belle, toujours dans sa position fœtale toujours, fait des moues de bébés dans un profond sommeil. Se sentant débile, Joseph ravale tout aussitôt son sourire niais, et sort à nouveau.

Il n'a jamais été un mièvre. C'est une grande découverte, cette petite perle qui partage sa vie depuis maintenant cinq ans. Tellement nouveau qu'il se trouve toujours aussi con et anti-viril quand il gagatise mollement. Mais, quoi! Il est amoureux. On ne reprochait pas à Musset d'aimer George Sand assez fort pour écrire On ne badine pas avec l'amour. Sans avoir rien dit à personne encore, que des petits hochements de tête en réponse aux saluts de ceux qu'il croise, Joseph entre dans la chambre noire, une caravane désaffectée qu'il a aménagée avec Leann pour fabriquer des photos. En en peignant les murs, Joseph avait eu l'effrayante sensation, debout à côté de son amour, que cette caravane serait plus tard non pas pour fabriquer des photos, mais pour loger les bouts d'hommes qu'ils avaient fabriqué tout les deux. Bien sur, qu'il veut mille enfants avec elle. Mais euh...Il reste encore un grand enfant, pour l'instant. Doucement, il se met au boulot. Très vite, le papier blanc, baignant dans le liquide, se transforme en visages - celui de Leann, et celui de Billie. Toutes les deux superbes. Il commence par accrocher des photos de Billie sur la corde à linge. C'est impressionnant, ce que la jeune femme est jolie. Il est assez fier, et regarde de près les détails de son œuvre: c'est celles qu'il a le plus réussies d'elle. On ne voit pas que Billie physiquement, ou que Billie faisant la folle, ivre, entourée de deux amis, non. On voyait la Billie intérieure, touchante, vraie. Il a une pensée pour Joshua, cet imbécile. Songe à les faire accidentellement tomber l'un sur la bouche de l'autre par hasard, un de ces quatre. Il perd toute objectivité ou même intellect en accrochant la première photo de Leann. Elle est assise par terre, pleine de terre et autres éléments indéfinis, et elle regarde vers le haut - vers lui, Joseph, qui est debout -, le toisant d'un air de défi extrême. Joseph a un long soupir sans s'en apercevoir. Puis il accroche la première photo qu'il a fait plus tard dans la nuit - Leann, sombrée dans l'inconscience, déjà, faisant corps à corps avec les draps, les yeux clos, le dos nu.

Quand il avait six ans, il s'imaginait plutôt pompier plus tard, pas amoureux. Mais, tudieu! Qu'elle était belle, son amour.

[c'est chiant et niais, mais enfin, c'est là :) tu me dis si tu vois des objections (haha l'expression est laide) 2 ]
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Joshua Pludy
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MessageSujet: Re: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyLun 22 Nov - 18:50

Sa tête se heurte à la paroi de la vitre et le réveille de son demi-sommeil. Assis à l’arrière d’une Jeep, il était totalement étranger de la conversation bonne enfant qu’avaient le conducteur et les autres passagers. Ou presque. Il tourna la tête, toujours à moitié endormi, vers une passagère qui lui était évidemment particulière, sa mère. Elle aussi semblait ailleurs. Il savait pertinemment que c’était de sa faute. Aujourd’hui encore il s’était défilé.

***

Elle posa une main bienveillante sur sa tempe, le regard soucieux.« Tu devrais peut-être aller voir Mikaela. »
« Je vais bien », dit-il distraitement en chargeant la voiture de provisions. La dernière chose dont il avait envie était d’engager une conversation avec sa mère sur son état dont il ne connaissait pas l’origine.
« Tu sais, tu peux me parler à moi aussi. »
Il s’immobilisa, les bras chargé, la bouche entrouverte. Il ne la regarda même pas et après quelques secondes, continua sa tâche comme si de rien n’était. Elle parlait de son père, à lui Joshua pouvait parler, se confier, son père le connaissait mieux que lui-même, lui aurait pu l’aider, pas elle malgré tout l’amour qu’il lui portait.
« Comment s’est passé ton rendez-vous avec l’éditeur? »
« Bien. » Il se cacha bien de lui dire qu’au dernier moment, il avait hésité à lui remettre son manuscrit. Il ne fit toujours aucun effort pour lui adresser le moindre regard, en vérité, il ne voulait pas voir le mal qu’il lui faisait. Voir son visage ne ferait qu’empirer la situation, il se détesterait tellement qu’il ne trouverait d’autre moyen, étrangement, que d’être arrogant, comme lorsqu’il était enfant, et il ne le voulait surtout pas.

***

Les contours du camp prenaient forme alors qu’il avait toujours grande peine à garder ses yeux ouverts, la chaleur et son manque de sommeil récurrent ces derniers temps y étaient sans doute pour quelque chose. Il se tira hors de la voiture lorsque celle-ci s’arrêta et donna un coup de main sans dire un mot. Il vit sa mère s’approcher une nouvelle fois de lui et s’éloigna à grande enjambée. Il voulait retourner dans sa caravane au plus vite, noyer son esprit dans un bouquin. Pourtant, sans qu’il en ait tout de suite conscience, ses pieds l’avaient emmené à un tout autre endroit. Il se trouvait à quelques pas seulement d’une grande tente d’où des enfants s’échappaient en courant, la tête pleine de nouveaux savoirs. Il se retourna, il se trouvait d’ailleurs bien ridicule à marcher ainsi sans direction précise, et finalement, choisit de se diriger vers le seul lieu où les mots étaient superflues, ce qui avouons-le, l’arrangeait bien dans le cas présent, il se faufila alors à l’intérieur, faisait le moins de bruit possible, un peu comme il l’avait fait lorsqu’il était rentré ici pour la première
fois, curieux d’en apprendre plus sur le personnage.


Il mit quelques secondes à s’habituer à la lumière particulière de la caravane reconvertie en chambre noire, au moins cela avait eu pour effet de dissiper toute envie de s’assoupir. Joseph était complètement absorbé par ce qu’il faisait, comme à chaque fois, Joshua ne prit d’ailleurs pas la peine de le déranger et laissa courir ses yeux sur les photos de son ami. Joseph lui faisait un peu pensé à son père, tous les deux avaient le même amour pour leur femme, mais la comparaison s’arrêtait là, le photographe était bien moins causant. Certaines photos par contre, peuvent parler énormément. Il était planté devant un portrait que Joshua avait fait de Billie, sans doute la veille. Ce n’aurait pu être qu’une image, un instant capturée sur une pellicule, elle était bien plus que l’œil affuté du photographe qui avait attendue le moment précis pour saisir une scène. Elle était vraie, et elle le retournait.
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MessageSujet: Re: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyMer 15 Déc - 17:29

Plongé dans ce qu'il faisait, amoureux de ce qui lui passait sous les yeux, Joseph ne sentit pas la nouvelle présence dans la caravane. Presque haletant, secoué - il 'vivait un moment de grâce', auraient titré les journaux imbéciles - il continuait de laisser tremper les photos dans l'eau, épaves de vaisseaux pirates (donc remplie de trésor) échouées au fond du Pacifique. Éclairs flous, fragments de visage qui se dessinaient peu à peu, comme un souvenir qui s'efface, mais à l'envers, Billie et Leann dansaient sous ses yeux, fabriquant un rêve hallucinatoires aux couleurs arc-en-ciel, à vous faire crever ou au contraire survivre - survivre. Cependant, bien assez tôt - un rêveur se nourrit de sensations, pas de vide, Joseph était donc alerte - il sentit Joshua dans son dos, Joshua qui, par son silence, lui confirmait qu'il était en pleine contemplation. Le soufre léger flottant dans la caravane noircie, la lumière qui oppresse, brule la peau tout en réconfortant, tout portait à la méditation pour le jeune photographe. On entrait dans une autre strate, comme un autre monde particulier. Il savait que Joshua venait pour ça, et son silence, bien plus que pour autre chose. Il lui accorda alors, pendant un quart d'heure presque, finissant sa pellicule doucement - presque tendrement, s'il fallait utiliser un autre terme. Puis il posa doucement son ouvrage, essuya ses mains couvertes de produit, et sorti son tabac et ses feuilles, pour rouler une cigarette. Il prit le temps - long - que prennent les débutants, encore tout maladroits de leurs gros doigts. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais ça lui paraissait une nécessité. Les choses devaient rester silencieuses, le monde flou - pour parler en poète. Une fois qu'il eut fini de la rouler, il la posa sur un petit meuble en bois défoncé, qu'il avait jadis trouvé en ville, à l'époque où trop de solitude au fond des bois l'oppressait.

-Elle est belle. Vraiment.

Dit du ton le plus calme qu'il possédait, que son affirmation fasse beaucoup plus sincère, vraie, que série B. Il avait prit du recul en allant vers le meuble, et Billie irradiait toute la pièce - sa blondeur, son sourire, son étrangeté bien à elle puisque chacun en a une. Ce n'était pas tant sa beauté esthétique que la personne entière qu'elle représentait. Fasciné par les êtres vivant en général comme s'il n'en était lui même pas un, mais un observateur lambda à travers la vitre d'un zoo, Joseph observait, jusqu'à plus soif, et il était arrivé à un stade où, enfin, les choses paraissaient neuves à chaque fois qu'il les voyait. C'était une naissance perpétuelle - un vrai cadeau en somme. Bouts de ficelles, poussière, peinture, produits toxiques. Tout était matière à tout. Il avait enfin atteint le moment où il voulait bien admettre que tout est contingent, puisqu'on peut rencontrer l'amour de sa vie à quatre heures du matin sur une aire de pique nique abandonnée sur le bord de l'autoroute, et puisqu'on peut voir mourir plus jeune que soi, sachant que quoi qu'il arrive, il faudra en vivre, on a pas le choix. La vie était mal, et terriblement bien foutue. Au diable le monde bruyant de la société, les téléphones, les voitures et le métro. Puisqu'il faut chercher plus loin - il est temps. Il leva la main par dessus son épaule et, de l'index et du majeur, fit signe à Joshua d'avancer vers lui. Il se posta pile devant le premier portrait de Billie qu'il avait développé pour l'examiner, plus tendrement que du point de vue de l'artiste. Il attendit que Joshua se poste silencieusement à ses côtés, et l'imite. Il ne cherchait à prouver rien du tout, simplement, user de ses yeux; contempler le profondément vrai. Ouvrir les yeux, et grandir - quoiqu'on aurait pu le dire lui-même grandi trop vite, encore gosse, mais déjà marié. Il n'y a pas plus contradictoire, ironique et bordeliquement magnifique que la vie - haha!

(ouf c'est très court je m'excuse)
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Joshua Pludy
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MessageSujet: Re: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyDim 26 Déc - 0:16

Ses yeux restaient fixés sur la photographie, imitant l’immobilité de cet instant capturé qu’il observait. Le temps avait disparu, comme lorsqu’il écrivait. Au fond, c’était un peu la même chose, Joshua avait toujours considéré les photos de Joseph comme une galerie de la vie, chacune avait sa propre histoire, elles respiraient le vrai, aussi vrai que l’étrange état qui habitait Joshua, entre admiration et malaise. Il détourna le regard une seconde aux mots de son ami, il ne pouvait nier l’évidence, il hocha la tête, hésitant même un instant avant de reposer ses yeux sur les traits d’une Billie figées. Finalement, il rejoint Joseph de l’autre côté de la caravane, passant devant d’autre portrait auxquels il n’accord pas un regard. Il redoutait ce tsunami immense qui n’hésiterait pas à le noyer et l’emporter bien loin de la tête à claque qu’il jouait à la perfection. Cette première photo l’avait prit à la gorge, par surprise. Il aurait pu sortir de l’antre du photographe, prétextant n’importe quelle excuse incohérente. Il aurait dû. Il n’en fit rien et se retrouva devant un autre portrait.

Il lui sembla alors porter le plus lourd fardeau du monde, ce qu’il avait fuit était la seule chose qu’il voulait. Jamais il ne s’était senti aussi vide, comme si cette vérité, violente et aveuglante qui venait de lui explosé en plein visage avait aussi eu l’aimable idée de lui rappeler qu’il l’avait bien cherché. Elle se moquait de lui, de ses peurs dont il s’était construit un abri et des jours errant qui suivraient. Qui donc a pu prétendre que l’amour rendait heureux ? L’écrivain avait l’impression qu’esquisser un pas lui serait fatal. Il était malade, amorphe, pas heureux, mais amoureux, quelle incohérence que ces deux termes riment ensemble. Il ferma la bouche, sa gorge était devenue sèche. Il tourna alors la tête vers Joseph, il connaissait assez bien l’écrivain pour savoir que Joshua n’aimait pas se laisser dompter par les mots, il n’avait fait que lui montrer ce que son visiteur aimait voir dans ses photos. Il eut un petit sourire mais lorsqu’il s’aventura de nouveau à poser ses yeux sur la photographie, il s’évanouit. Qu’est-ce que ça pourrait bien changer à présent ? Il n’était plus qu’un écrivain en panne d’inspiration- son éditeur ne tarderait pas à lui faire connaître son avis sur son dernier livre- sans repère, et incapable de reconnaître les maux qui le tourmentaient, pourtant héros de centaines de bouquins. Il était perdu, et en colère, surtout contre lui-même. Le visage de l’institutrice, ses yeux tournés vers l’objectif, un privilège qu’il avait piétiné, jamais plus elle ne le regarderait ainsi.

« Ca t’embêterait que je te l’emprunte ? » dit-il d’une voix rauque de n’avoir plus parlé pendant quelques heures. Il était perdu et un peu effrayé aussi ,pas vraiment habitué à ce nouveau sentiment qui dormait pourtant depuis sans doute quelques temps. Sa tête s’était transformée en vrai bordel. Il se tourna vers son ami, le regardant sans trop savoir ce qu’il attendait, sans même savoir s’il devait le remercier ou être en colère contre lui pour cette révélation qui ne surprenait que l’écrivain. Joshua ne savait qu’une seule chose, il était amoureux.
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MessageSujet: Re: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyVen 7 Jan - 23:52

The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua Tumblrlelvfenjtt1qa3y2u

Intervenir dans les affaires des gens, fabriquer des histoires, faire un battement de cil qui puisse changer du tout au tout un destin qui ne le concernait pas...Joseph n'était pas de ce genre là, pas de ceux qui s'implique. De son côté misanthrope d'avant Leann, il gardait la volonté de ne pas s'immiscer dans les affaires des autres, et après tout, qu'ils se débrouillent. Il trouvait l'histoire de Joshua et Billie stupide, principalement parce qu'ils étaient de ces gens rares et précieux auxquels il avait réussi à se lier depuis longtemps. Cependant ce n'était pas son histoire, et il s'en serait voulu d'intervenir. Parfois, il laissait trainer des signes, pour engueuler l'un et pousser l'autre à agir - le plus souvent, conseiller d'agir par la non-action. Il lui semblait que Billie laissait faire les choses en ne montrant pas à Joshua qu'elle ne passerait pas sa vie à l'attendre, mais que Joshua agissait encore moins en refusant de faire face à la réalité, d'admettre que oui, il était amoureux. Un 'travail sur lui-même', auraient dit les psys. Hé bien, oui, c'était exactement ça. Ce genre d'orgueil se doit de plier devant une tempête aussi dévastatrice et sublime, pour en créer une autre, une fierté qu'on se murmure à l'oreille parce qu'elle provoque de la jalousie, parce qu'elle figure le bordel magnifique. L'orgueil d'un couple. Il n'y a pas besoin de voir un couple danser le tango, il suffit d'être un peu clairvoyant, d'ouvrir les yeux dans la rue. Chaque couple a l'orgueil de s'être trouvé, et pas les autres. Oui! Nous sommes de foutus égoïstes qui prennent la beauté partout comme ils peuvent, même dans la laideur. Des pique assiettes magnifiques. Seulement Joshua butinait de femme en femme, pas de beauté en beauté, il n'avait pas encore saisit la nuance, ou plutôt refusait. Joseph lui même avait l'impression d'avoir fait un chemin monstre depuis la première fois qu'il avait embrassé une fille et qu'il s'était dit que certes, c'était agréable, mais que bon, il avait autre chose à faire. Le problème reste qu'il faut oser se laisser faire par les moments de sublime, et faire confiance aveuglément. Pour un type comme Joseph qui avait appris sur le tard qu'il était l'enfant d'un viol, et que sa mère lui avait caché, et pour un type comme Joshua qui avait toujours eu la main sans prendre de risques, ça relevait de l'impossible. Pourtant Joseph aimait Leann comme un imbécile heureux, et même se remettait à parler. Joshua, lui aimait Billie en secret, comme on aime une sorte de perversion. C'était ridicule, et enfantin; mais Joseph était bien trop enfant lui-même pour avoir su, ou pu le dire à Joshua.

Mais la beauté. La beauté! C'était presque criminel de ne pas la constater, la véritable, pas le butinage. C'était une espèce d'injure à la vie, la création, ou un autre de ces termes trop grandiloquents que Joseph méprisait bien fort. Finalement il était heureux qu'il y ai autre chose que les mots pour dire les choses. Il trouvait chaque pensée ridicule, fleur bleue. Il se reconnaissait bien peu en ce réflexions sur l'amour, depuis Leann. Mièvre, lyrique, prétentieux. Rah! Mais où était la simplicité, que diable.

-Non, non, bien sûr, vas-y.

Il décrocha délicatement le visage de Billie du fil à linge, l'admira une dernière fois, puis la tendit à Joshua. Il ne prenait des photo qu'avec l'envie de montrer ce qu'il pensait, 'ressentait' de cette personne. Il ne pouvait prétendre à la connaitre entièrement, bien sûr que non, et d'ailleurs, la tache eut été d'autant plus ardue. "On ne connait que les choses que l'on aime" écrit Saint-Exupéry. Bien sûr, et on ne les connait jamais entièrement - ce qui permet cet amour. Enfin, les grands discours sur l'amour...Après tout, chacun sa perception. Joseph était bien trop à la masse par rapport à la réalité, enfermé dans sa bulle, qu'il ne pouvait avoir la prétention des grands principes. Musset, avec la tirade de Perdican à la fin d'On ne badine pas avec l'amour, c'était...Ouais. Ce genre de choses qu'il voulait faire passer par la photo. Il leva par ailleurs la tête vers Joshua, et prit mentalement une photo de son visage, son regard sur l'image de Billie. Il trouvait toutes les expressions du visage magique. Genre, un petit miracle, ou, ouais, un truc complètement sorcier qui se passe à chaque fois que l'émotion passe par le cerveau, et puis, un peu partout dans le corps. Il connaissait ce symptôme là, du genre, qui donne l'impression qu'on va vomir des arcs en ciel en miel dans cinq minutes, ou quelque chose de culcul comme ça. Joseph le romantique insouciant de nature avait mille ans à accepter de se laisser faire par ça, et tant pis, soyons roses et ridicule. Il comprit alors la tache que ça pouvait représenter pour l'inconstant Joshua. Il avait envie de lui dire que, si le Petit Prince menait ses pas, il fallait qu'il apprenne que Billie était une rose et qu'il était temps qu'il apprenne que non, il n'était pas 'trop jeune pour l'aimer'. Joseph eut un rire, se foutant de lui même. Si ça continuait comme ça il devenait papa et criait des sonnets de Keats sur le toit des caravanes habillé en rose.

-On sort deux secondes? Je voudrais fumer ma cigarette, me remettre les idées en place et te parler.

Oh, les grands mots qui n'avaient rien à faire dans la bouche d'un Blake.

[c'est un des premiers post de ma vie que j'écris sans musique. c'est laborieux, je m'en excuse, je ferai mieux la prochaine :)]
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Joshua Pludy
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MessageSujet: Re: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyDim 23 Jan - 0:25

Toujours patraque de la révélation qu’il venait d’avoir, Joshua n’entendit pas tout de suite le consentement de son ami, c’est seulement lorsqu’il aperçut le papier photo qu’il releva les yeux vers Joseph. Il prit la photo avec la plus grande des délicatesses. « Merci. » En temps normal, il aurait courut à sa caravane, chercher un crayon et un bout de papier dans le bazar qui y régnait pour décrire l’étrange sensation qui l’envahissait. Cependant, il restait figé, ses pieds s’étaient comme transformer en plomb. Ses yeux fixés sur la photo, il se demanda s’il était possible d’aimer longtemps, réellement aimer. Au fond, lui, il n’avait jamais vraiment su ce que c’était, il l’avait beaucoup lu mais jusqu’ici, tout avait semblé si abstrait, comme s’il s’agissait d’une invention qui n’avait pour but que de donner un sens à l’existence. Son existence à lui, c’était sa plume. Il n’avait jamais ressenti le besoin d’une autre certitude. Elle venait de lui éclaté à la figure comme un chewing-gum, refusant de se décoller de sa peau. Il avait du mal à se faire à cette idée informe, c’était étrange, rassurant mais si instable.

Parler. Joshua n’était pas certain d’avoir déjà entendu ce mot venant de la bouche du photographe. Il resta surpris quelques secondes avant de hocher la tête. Ses pieds retrouvèrent leur mobilité, la lumière du soleil l’aveugla un instant avant que ses yeux se permettent de se tourner vers la tente de la petite école. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il était. Il espérait qu’elle était occupée auprès des enfants, ainsi il n’aurait pas à affronter l’ignorance dont il était coupable. Pourtant, Il n’était plus certain de ce qu’il s’était convaincu il y a de ça plusieurs jours. Il ne voulait plus chercher à l’éviter, il ne pouvait plus accepter les mots qu’elles avaient prononcées, il voulait exister à ses yeux. Ses yeux ne quittaient pas la photographie, il avait toujours su qu’elle était différente, dès qu’il l’avait aperçue dans le désert, il n’avait jamais imaginé à quel point. Il se tourna vers Joseph, il n’avait jamais compris la façon dont il regardait Leann, comme le jour de leur mariage, il était sans doute le seul à ne pas participer à l’engouement de ce jour qui pour lui était ordinaire. Il n’avait pas compris les sourires et les regards échangés entre les jeunes mariés.

Le visage du photographe était étonnamment sérieux. Il l’avait vu, concentré, passionné, bien souvent ailleurs mais jamais avec cet air ‘Il faut qu’on parle’. Joshua ne put s’empêcher de sourire. Il ne se souvenait pas avoir eu une telle conversation avec son ami. Les deux jeunes hommes n’avaient jamais semblé si à l’aise à l’oral que dans leur discipline respective. L’écrivain savait parfaitement de quoi il s’agissait, ou plutôt de qui. Il aurait dû fuir ces grands discours et les grands mots qui les accompagnaient. Il n’en fit rien. Il avait fuit trop souvent.

[J’suis désolé, c’est court et nul]
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MessageSujet: Re: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyMer 26 Jan - 13:12

Ayant peur d'être sur le point de revêtir un masque qui ne lui correspondait pas, Joseph prit le temps d'allumer sa cigarette avant de prendre la parole. Sur le visage de Joshua, toujours penché sur le cliché de Billie, se tramait une drôle de pièce de théâtre. Un peu comme dans la tragédie par ailleurs, Joshua semblait en être arrivé au terrible moment de la révélation: en fait, tout ne va pas bien. Et les événements causant le drame ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Joseph n'étant pas grand ou beau parleur, mais s'estimait plutôt bon penseur - quand il ne partait pas dans le cliché fini, et la platitude. Le type sérieux qui parle de choses sérieuses ou encore pire, d'amour à ces copains, c'était pas lui, du tout. Pourtant il lui avait semblé évident, sur le moment, que la chose devait être faite. Peut être était-ce justement ces regards échangés avec Leann qui dansaient dans son esprit? Ou le sentiment de passer à côté de quelque chose de magique, comme ça, bêtement? Non. Ce n'était certainement pas le langage de Joseph, encore moins ses principes. Il n'était pas égoïste, mais enfin, comme dit plus haut, chacun vit la vie qu'il doit vivre (si cette phrase n'est pas redondante, rien ne l'est sur terre), et s'il fallait croire au destin, alors il n'avait à influer nulle part - et qu'arrive ce qui doit arriver. Rien de tout ça n'était vital. Joshua n'était pas malheureux, à ce qu'il sache, Billie peut être un peu plus, mais enfin, ils étaient en vie, sociaux, humains, en pleine santé. Le reste, ce n'était qu'à eux de le fabriquer. Dans la vraie vie, quand on est pas le couple Blake, accepter de tomber amoureux (si tant est qu'on ai le choix), c'est accepter aussi de se créer des emmerdes monumentales qui finalement, au fond, sont superflues. C'est se laisser reposer sur un autre être, lui filer une confiance sans bornes - or donner sa confiance à quelqu'un, en voilà une autre chose de délicate! Rien ne nous prouve qu'on en va pas être trahi, et être trahi provoque un mécanisme traumatique: un peu comme le chien auquel on apprend à ne pas manger le diner, lui tapant sur le nez à chaque fois qu'il le fait. Au bout d'un moment, c'est formel, il aura tellement peur de la punition qu'il ne le fera plus.

Ce choix, là, qui en somme ressemblait un peu, de près ou de loin, à un sacrifice, c'était justement ce qui faisait l'être humain merveilleux. Le bénéfice du doute, la possibilité de faire entièrement et profondément confiance qui implique que quoiqu'il arrive, on ne sera jamais en faute, la possibilité toute simple de se casser la gueule. Joseph n'avait jamais vraiment raconté sa vie à Joshua. Mais le jeune écrivain, qui l'avait connu en transi fini de Leann, aurait été bien surpris de découvrir qu'avant - avant le camp, avant d'avoir découvert qui était son père - il n'était pas si différent de lui. A se marrer quand il voyait un type parler d'amour - bordel, dieu que c'était pas viril! -, à coucher sans avenir, à considérer les femmes comme des potes avec bonus. Il ne les avait jamais méprisées, ou mal traitées, non, il était bien trop doux ou gentil de nature, mais l'amour lui passait à mille lieux au dessus de la tête. Ce n'était pas une question de peur, ou quoi que ce soit. Il ne voyait juste pas l'intérêt. Leann avait débarqué dans sa vie comme à armes égales, sur le même plan, son alter ego féminin qui pourtant ne voyait pas du tout les choses de la même façon. Ils se résistaient mutuellement pour mieux tomber dans les bras l'un de l'autre, mais ils s'aiment, fondamentalement. Et la chose avait commencé par faire peur à Joseph beaucoup plus que pas mal de choses au monde. Un peu comme quand vous êtes debout tout au bord d'une falaise, et que vous vous laissez griser par l'adrénaline, mais aussi la peur panique, que votre imagination et votre déséquilibre provoque. Il s'était toujours imaginé autrefois, croisant des amoureux s'embrassant, ou se tenant la main (et trouvant ça particulièrement dégueulasse) si l'amour était un truc naturel, ou complètement inventé par la société. C'est dingue ce que l'homme a un don pour se fabriquer des ennuis par tous les moyens...Mais, après tout...La vie serait-elle aussi marrante sans un peu de bordel superflu? Il en eut marre de penser, tira une longue bouffée de sa cigarette qui lui brula la gorge et remonta son courage - vous savez, cette petite angoisse qu'on ne s'explique pas avant de prendre la parole en public, même si le public est une salle de classe? - et s'appuya contre la caravane, clope entre deux doigts, attitude de l'artiste vue, peinte, bouffée partout.

« Joshua, avant Leann, avant le camp, etc, j'enchainai les coups d'un soir. »

La phrase était sortie sans qu'il s'en rende vraiment compte. Après coup, il se demanda finalement pourquoi il l'avait prononcée. Après tout, soyons réalistes, il n'avait pas d'autres arguments à ajouter. C'était fou ce qu'il pensait à mille à l'heure, et nécessitait des heures entières pour parvenir à transparaitre tout ça avec des mots. Fidèle amant du silence. Comment expliquer l'idée avec des mots, des vrais, ce qui eut été plus utile pour l'écrivain? Loin de lui l'idée de signifier 'donc tu vois, mec, on est dans le même bateau en somme'. Non, ce n'était pas tout à fait ça. Il baissa les yeux à terre, cherchant ses mots, les yeux perdus dans la fumée de sa roulée. Il avait cependant la légère intuition que le jeune homme comprendrait. Après tout, Joshua et Joseph, depuis l'arrivée au camp de ce dernier, étaient toujours ensembles, et s'aimaient/se comprenaient très bien sans que l'un ou l'autre ne fasse des constamment des tirades. Comprendre dans le silence. Haha! C'était un des premiers trucs qu'on apprenait à faire au théâtre, d'aussi loin que Joseph se souvienne.
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Joshua Pludy
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MessageSujet: Re: The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua   The man in the crowd with the multicolored mirrors on his hobnail boot - Joshua EmptyVen 18 Fév - 0:04

A cet instant précis, cette drôle de chose qu’on appelle l’amour n’était pour Joshua pas bien plus compliqué d’une belle claque. Ca surprend, ça vous atteint à une telle vitesse qu’on ne la voit que rarement arrivée. Ca peut faire très mal aussi mais surtout, on se sent vivant. Oui, comme si la dangerosité qu’il percevait dans ce sentiment le rendait déjà trop vulnérable, et, c’est bien connu, on ne rend jamais autant compte de la beauté de la vie que lorsqu’on la sent filler entre ces doigts. C’était précisément ce qu’il ressentait, ce non-contrôle l’effrayait. Il avait choisi de vivre de relations passagères, un choix, un contrôle qui jusqu’à aujourd’hui n’avait pas eu lieu d’être remis en question. Il n’avait pas eu à se poser mille et une questions, il avait voulu vivre de cette façon, un point c’est tout. Aujourd’hui, il se trouve devant un précipice, soit il s’éloigne, soit il saute sans savoir ce qui l’attend plus bas.

Il fixait Joseph, comprenant les derniers mots plein de confessions du jeune photographe. Il hocha la tête en signe d’approbation. Ce n’était en rien moralisateur, ce n’était même pas un conseil, c’était juste arrivé. Joshua n’avait pas pu connaître le Joseph d’avant Leann comme lui-même semblait le désigner. Il n’avait pas grande idée de ce qu’était sa vie avant son arrivée, il se rendait compte qu’il avait juste pensé qu’il avait toujours été ainsi, jamais qu’il ait pu avoir les mêmes penchants que lui et aujourd’hui se retrouver avec la corde au cou.

Ses yeux se baladaient sur la peinture uniforme du ciel, il changeait, bientôt il se teinterait d’orange et apporterait un air plus frais qui ne serait sans doute pas déplaisant. Il évitait consciemment le regard de son ami, presque par gêne. La situation lui paraissait soudainement ridicule, oui, c’est ridicule de se retrouver avec la photo de Billie dans les mains mais malgré tout hésiter sur la bonne chose à faire. Si seulement il pouvait se retrouver en face de lui-même pour se mettre une gifle, là tout de suite, il n’hésiterait pas. Ce qu’il pouvait être égoïste en plus, s’imaginant qu’elle pourrait l’attendre encore longtemps, espérant qu’elle n’avait pas pensé ces derniers mots, que oui, malgré le silence glacial qui s’était installé il existait toujours dans un coin de sa tête. Et lui ne bougeait pas d’un cil, il était toujours au même point qu’il y a plusieurs semaines, nulle part, perdu dans une indécision agaçante. Oh bien sûr il venait d’ouvrir les yeux mais avait-il vraiment ignoré la vérité par pur mécanisme de défense ou simplement parce que l’idée de perdre sa liberté l’effrayait ?

« Merci encore pour la photo. » finit-il par articuler. Les mots suivant avaient pourtant un mal fou à se faire entendre, sa bouche s’ouvrait et se fermait de gestes hésitants. « Je tiens à elle. » L’énoncer à haute voix avait bien plus d’importance qu’il ne l’aurait cru, il se sentit de nouveau dans un drôle d’état, similaire à celui qu’il avait ressenti dans la caravane, une nouvelle claque. « Je suis désolé, je dois y aller. » Il n’accorda pas un regard à son ami, il s’excuserait de cette impolitesse plus tard, et se dirigea vers sa caravane. Il déposa la photographie sur l'unique table, il s’installa sur la banquette ne la quittant pas des yeux. L’inconnu n’avait jamais semblé aussi tentant.
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