l'enfant perdu; Jamie.

© MISERY ANGEL
✿ Jamie SOPRATTI ✿

Date et Lieu de naissance : le 15 août 1992, à Rosemont, en Illinois.
Statut : Célibataire.
Profession : À vrai dire, aucune. On pourrait peut-être le qualifier d'étudiant, même si ce n'est plus tout à fait le cas.
Caractère :
Ce qui est plutôt étonnant, lorsque l'on s'adresse à Jamie pour la première fois, est cette faculté qu'il a de vous écouter comme si ce que vous disiez était la chose la plus importante au monde. Même s'il n'est pas le plus bavard des jeunes hommes, Jamie est probablement celui qui à le moins de difficulté à attirer la sympathie des gens. Son ouverture d'esprit, son calme déstabilisant et son sourire contagieux ne sont que quelques détails qui font de lui un charmant garçon adorable. Serviable, poli et blagueur, Jamie peut parfois paraître plus âgé qu'il ne l'est. Habituellement, par contre, c'est le contraire qui l'emporte: ses attitudes et ses paroles peuvent être si enfantines que l'on croirait s'adresser à un jeune de quinze ans. Comme tout autre humain, Jamie a ses défauts et ses faiblesses. La plus notable, celle que tout le monde au camp a certainement remarquée, c'est sa façon de fuir tout problème ou soucis. On pourrait sans contredit le qualifier de craintif, voire même de paranoïaque. Jamie a en effet la fâcheuse tendance de tout exagérer et de voir monstres et démons tout autour de lui. Certaines personnes peuvent trouver cela attachant, mais à la longue, le pusillanime jeune garçon en devient une roue brisée nuisant au reste du carosse. Dans le même rayon, on pourrait noter que Jamie est l'un des êtres les plus influençables qui soit. Toutefois, il n'en demeure pas moins discret et silencieux par rapport à tout ce qui touche son passé. Il faut croire qu'il déteste accepter l'aide des autres... Étourdi et souvent rêveur, il lui arrive souvent de perdre toutes sortes de choses - ou alors, c'est sa mémoire qui fait défaut. Ainsi, il lui arrive fréquemment d'être qualifié de lunatique ou de distrait, ce qui ne le dérange pas du tout. En fait, Jamie est assez imperméable aux insultes. Mais il faut dire que très rares sont ceux qui le méprisent, tant sa naïveté et son sourire enfantin sont attendrissants.

Si vous étiez un regard ? Celui d'un enfant, à Noël.
Si vous étiez une odeur ? Celle de la colophane que l'on vient d'enduire sur un archet.
Si vous étiez un toucher ? Celui de la caresse d'un chat, délicat et léger.
Si vous étiez un son ? Celui de la complainte du violoncelle, un son à la fois doux, pur et profond, qui vous donne des frissons et que jamais l'on n'oublie.
Si vous étiez un goût ? Celui du lait au chocolat.

Lorsque l'on pense à l'univers clos du ballet classique, les premières images nous venant en tête sont immanquablement celles de de demoiselles maigres et hautaines, de chignons serrés et de costumes couverts de plumes et de tulle. Dire que les apparences sont souvent trompeuses serait assez cliché, mais c'est tout à fait le cas. Le ballet classique, c'est un monde compétitif, d'accord, mais en aucun cas uniquement féminin. Jamie pourrait d'ailleurs en témoigner, s'il n'était pas si fermé à l'idée de parler de son passé. Imaginer Jamie effectuer des arabesques et des grands jetés, vêtu d'un collant, est probablement assez troublant. Toutefois, jusqu'à ses seize ans, Jamie était l'un des élèves en ballet des plus prometteurs de la SAB (School of American Ballet). Professeurs et élèves s'entendaient tous pour le dire: une brillante carrière en danse se profilait devant le jeune Jamie. On pourrait ainsi dire que le jeune garçon vivait dans une sorte de rêve, à l'écart du monde réel.

- le 23 janvier 2005, School of American Ballet

"Jamie, attend!"

Je me suis vivement retourné vers la voix féminine qui m'avait apostrophé. Mona courait vers moi, son sac en bandoulière frappant sa hanche droite. Elle souriait de toutes ses dents, visiblement fière d'elle-même. Mona attrapa mon bras et se mit à gesticuler en me racontant comment elle venait d'humilier Emily - ou peut-être Carolina - en faisant une routine tout simplement magnifique. Je l'écoutais d'une oreille plutôt distraite, ayant déjà entendu cette histoire trois fois depuis le matin. Il faut dire que Mona n'était pas la danseuse la plus exceptionnelle de l'école, si bien que dès qu'elle se voyait complimentée par l'un de ses professeurs, c'était tout simplement la fête. Elle était tout le contraire de moi, en fait. Exubérante, extravertie, extravagante et irréfléchie sont divers mots qui pourraient très bien la décrire.
"Tu m'écoutes, Jamie?!"
"Oui, oui. Bravo, Mona."
"Tu verras, un jour, je vais être aussi douée que toi."
"Ouais. Et ce jour-là, on dansera le Lac des Cygnes ensemble, tu verras."
Des étoiles plein les yeux, Mona ne répondit rien et se contenta d'appuyer sa tête contre mon épaule alors que nous poursuivions notre chemin. Nous ne pouvions suivre nos cours ensemble, étant donné qu'elle était une fille et moi un garçon, mais notre amitié remontait à loin. Elle était la première personne à qui j'avais osé adresser la parole, à mon entrée à la SAB. Nous avions alors six ans, et depuis, rien n'aurait pu nous séparer. Mona était une vraie terreur, toujours là à se moquer des autres danseurs et à rire plus fort que quiconque. Malgré tout, je l'aimais bien. Et je l'aurais défendue envers et contre tous. Il faut dire qu'à cette époque, jamais je n'aurais pu penser une seule seconde que ce serait moi, qui aurait eu besoin d'aide...

"Bien, Donovan. Jamie, c'est votre tour."
J'ai vaguement observé mon professeur pendant quelques secondes, puis je me suis élancé en travers de la pièce. Chassé, retiré, chassé, pirouette triple, un pas, grand jeté. Une routine des plus simples, que je n'avais habituellement aucune misère à effectuer. Habituellement, dis-je bien. Tout allait bien, en fait, jusqu'à ce que je fasse le pas préparatoire au grand jeté. Un quart de seconde avant de m'élancer dans les airs, je savais que tout allait dégringoler. Ma cheville gauche s'est tordue en un angle très peu naturel alors que je m'appuyais de tout mon poids sur elle afin de me propulser dans les airs, jambe droite tendue devant moi. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouvais sur le sol, ma jambe droite tordue sous moi et mon dos complètement brûlant. Il se passa un instant de silence, au cours duquel personne dans le local ne réagit. Comme si tout cela n'avait pas réellement pu se produire - et après tout, comment était-il possible que l'un des élèves les plus doués tombe de la sorte en effectuant un simple grand jeté? La respiration haletante, j'ai tenté de me redresser, en vain. Mon dos était bloqué, comme s'il ne voulait plus m'écouter.

On m'amena d'urgence à l'hôpital. Et jamais plus je ne suis retourné à l'École de Ballet.

"Jamie Sopratti! Crois-tu réellement que nous allons te laisser partir ainsi, seul? Tu n'es encore qu'un enfant, et nous sommes tes parents. Si tu penses que..."
"Un enfant? J'ai dix-huit ans, maman. Et si je dois rester encore longtemps enfermé dans cette maison, je crois que je vais me taper une dépression."

C'est avec la dernière discussion échangée avec ma mère en tête que j'ai quitté Rosemont, sans direction précise. Après l'accident, celui qui avait fait de moi un estropié auquel les médecins avaient dit "Tu ne pourras plus danser", mes parents et moi avions quitté New-York pour regagner Rosemont, notre ville natale perdue en Illinois. Adieu le ballet, adieu Mona, adieu tout. Ma vie avait toujours été la danse, et maintenant, je n'avais tout simplement plus rien. Malgré la réadaptation et les exercices que me donnaient physiothérapeutes et autres spécialistes, ma démarche demeurait vaguement boitante. Cela faisait donc deux ans que ma vie telle qu'elle l'avait toujours été s'était arrêtée. Comme compensation, mes parents ont décidé de m'offrir un violoncelle. Je suis ainsi demeuré cloîtré chez moi, faisant des aller-retours entre la bibliothèque du salon et ma chambre, où je caressais de mon archet les cordes du violoncelle. J'avais beau aimer la littérature et la musique, rien n'aurait pu me faire oublier la perte de la danse, seule raison que j'avais jamais eu d'exister.

Mes parents, vivant dans leur cocon d'optimisme et de naïveté, se disaient qu'il fallait me laisser du temps. Ainsi, lorsque je leur ai annoncé que je ne voulais pas retourner à l'école, ils m'ont laissé faire avec un petit sourire compatissant. C'est plutôt ridicule, si vous voulez mon avis. Laissons-lui du temps, afin qu'il puisse s'auto-détruire efficacement.

Ainsi, armé de mes dix-huit ans, j'ai décidé de quitter l'Illinois. Alternant entre le train, l'autobus et auto-stop, j'ai finalement atterri dans un coin perdu du Colorado, une sorte de camp où ne vivaient que des amoureux de la nature. Et depuis, j'y ai planté ma tente. Quitter cet endroit, où je ne suis que depuis un mois mais qui est désormais ma maison, ma famille, serait impensable. Parce qu'ici, tout est si simple, tout est si beau... Et ici, on peut oublier ses rêves d'enfants que jamais l'on ne pourra réaliser.

Et toi derrière l'écran !
Pseudo/Âge : Chloé, 16 ans.
Avatar : Francisco Lachowski. (En espérant qu'il convienne, parce que disons que Ben Barnes et moi...hum)
Où avez-vous connu le forum ? Bazzart (:
Avis ? Commentaire ? Dédicace ?J'aime le contexte! Et au niveau des prédéfinis, j'aime le fait qu'ils soient adaptables au goût du joueur, au niveau de l'avatar et des liens. Ça fait changement (:

Citation :

•Dans les soirées autour du feu, jamais il ne danse. Il préfère observer, un sourire léger aux lèvres, ses amis qui s'amusent.