Charlie Price, the one who want's to get away (finie)

"Charlie dépéche toi de descendre !!"

"Oui j'arrive, une minute !!" répondit une voix fluette, rangeant vraisemblament ses affaires à la hâte avant d'apparaître sur le palier, se penchant au dessus de la barrière de l'escalier.

"Est ce qu'on peut avoir 5 minutes ?" demanda une petite fille d'environ 10 ans, de longs cheveux noir encadrant son visage un peu rond. Son regard en amande fixé dans celui identique de son père, tentant de le faire céder.

"Non mademoiselle, Jesse doit rentrer chez lui. Et ne fait pas cette tête là." lui dit il, sachant pertinemment qu'une fois qu'il aurait le dos tourné elle lui tirerait la langue. L'homme, âgé d'une quarantaine d'années ne put s'empécher de sourire alors qu'il retournait dans le salon. Charlie retourna dans sa chambre, la mine déconfite et s'assit sr son lit auprès du fameux Jesse.

"Mon père dis que tu dois y aller...maintenant..." laissa t'elle échapper dans un soupir. Jesse lui fit un petit sourire désolé et posa sa main sur son épaule.

"C'est pas grave Charlie, tu viendras demain chez moi."

"C'est pas juste...si seulement on été des adultes, on pourrait faire ce qu'on veut, jouer jusqu'à tard dans la nuit." répondit elle, son visage s'illuminant légèrement à cette perspective.

"Un jour, je te le promet, on le fera." lui dit en lui faisant un clin d'oeil, "Allez, j'y vais sinon mon père va encore s'énerver."

Il se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa joue avant de sortir de sa chambre et de descendre au rez de chaussée. Elle l'entendit saluer ses parents avant qu'il ne parte et ne monte sur son vélo. Elle savait qu'il ne valait mieux pas énerver le père de Jesse, ce dernier n'hésitait pas à lui taper dessus dans ces cas là. Jesse ne lui avait jamais clairement avoué mais, et malgré son jeune âge, elle avait comprit d'où les bleus venaient. Ses parents l'avait également remarqué et à de nombreuses reprises ils avaient essayé de le faire parler et une fois, ils étaient allés à la police mais rien n'avait été fait et pendant les deux semaines qui avaient suivies le signalement, Jesse n'était pas venu lui parler à l'école. Charlie aurait voulu qu'il reste ici, avec ses parents, ils auraient pu jouer des heures et des heures et le père de Jesse ne le frapperait plus. Mais plus elle grandissait, plus elle apprenait que les rêves des enfants ne sont que très rarement réalisés...


"Tu es sûre ?"

"Pour la 1000ème fois Jay oui je suis sûre et certaine."

"Je...je pense qu'on devrait attendre enc...non Charlie attends !"

Mais la jeune adolescente n'écouta pas la voix de son petit ami, se levant et partant à la recherche de son pull qu'elle avait lancé quelque part à côté de l'armoire. Elle détestait quand il se la jouait protecteur avec elle, elle n'était pas en sucre et elle savait prendre des décisions par elle même, elle avait 16 ans ! Elle connaissait les risques et s'était très bien renseignée sur la question.

"Non tu vois, j'attends pas. C'est toujours la même chose avec toi, tu crois que tu as besoin de me protéger de tout, y comprit toi. Et bien réveille toi je suis assez grande pour le faire moi même."

Elle se baissa pour récupérer son pull et l'enfila, cherchant maintenant ses chaussures avant de s'arrêter net. Elle se retourna vers Jesse, les sourcils froncés comme lorsqu'elle était sur le point de comprendre quelque chose qu'elle avait jusqu'alors manqué.

"Oh non." finit elle par dire devant les yeux horrifiés de son petit ami qui se mit à rougir.

"Quelle idiote..." dit elle alors que les traits de son visage s'adoucirent et qu'elle vint le rejoindre sur le lit. Elle tendit sa main vers lui mais ce dernier se poussa, creusant un espace entre eux.

"Je n'ai pas besoin de ta pitié, ou de ta moquerie, tu peux partir." dit il, la mine renfrognée, son regard fixant un point devant lui. Charlie, connaissant à la perfection son compagnon se pencha vers lui et lui donna une pichenette sur le front, provoquant un petit cri de douleur de la part de Jesse.

"Hey c'était pourquoi ça ?!!?"

"Pour te remettre les idées en place imbécile que tu es ! Pourquoi tu ne m'as rien dit ? On se connait depuis des années mais je suis pas médium bordel !"

Le jeune homme ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit de ses lèvres alors il la referma et haussa ses épaules.

"Tu croyais sérieusement que j'allais me moquer de toi ? Après toutes ces années tu penses que je suis aussi superficielle ?"

Charlie ferma les yeux quelques secondes et prit une large inspiration. Lui crier dessus ne servirait à rien, pire cela aggraverait la situation. Elle soupira longuement, profitant de ses quelques secondes pour se calmer un peu avant de rouvrir ses yeux en amande et de plonger son regard dans celui de Jesse. Plusieurs secondes passèrent et un même sourire se forma sur leurs lèvres, le jeune homme ouvrant ses bras, acceuillant quelques secondes plus tard Charlie qui vint se blottir dans ses bras.

"Tu sais Jesse, j'ai peur moi aussi...Alexandra dit qu'elle a eu extrêmement mal...je sais que tu ne me ferais jamais de mal mais..."

Il prit sa main dans la sienne, entrelaçant ses doigts avec les siens.

"On est deux imbéciles hein ?" demanda t'il, souriant.

"Parle pour toi..." répondit Charlie, le même sourire sur ses lèvres. Elle se redressa un peu et posa ses lèvres sur celles de son petit ami pour un baiser emplit de tendresse.

"J'ai vu qu'il y avait un marathon Alien à la télé...ça te tente ?"

"Uniquement si tu as des popcorn..." .

"Je le savais que tu ne m'aimais que pour ça..." répondit le jeune homme, prenant un nouveau coup, dans les côtes cette fois ci mais Charlie riait et lui aussi. Ils savaient beau savoir ce qu'était faire l'amour, ils n'étaient pas pour autant près...


"Tu as vu ce canapé ?"

"Oui et il est hors de prix..."

"Mais il irait tellement bien avec la petite armoire noire..."

"Non, non, ne me fais pas ces yeux là Charlie, ça ne marche pas...non...arrête...pas ici...n...Cha..."

Mais le jeune homme ne put terminer sa phrase, sa petite amie l'embrassant goulument en plein milieu du magasin. Un toussotement les fit sursauter et ils se séparèrent pour tomber sur un homme de la sécurité.

"Si vous tenez tant que ça à le faire il y a des hotels...mais ici il y a des enfants."

Jesse et Charlie se retenaient de rire devant l'air austère de l'homme mais la jeune femm acquiesça, promettant qu'ils ne le referaient plus. Ils se retournèrent et partirent au hasard dans un rayon, éclatant de rire lorsqu'ils ne purent plus se retenir.

"Maintenant je sais pourquoi je ne vais jamais dans ce genre de magasin..."

"Comme si c'était mon habitude de faire ce genre de choses..." répondit Charlie d'une voix innocente.

"Rappelle moi à cause de qui nous n'avons plus le droit d'aller dans la galerie commerciale plus proche de chez nous ?"

Charlie ne put masquer son sourire alors qu'elle avançait dans le rayon, faisant mine de regarder de nouveaux objets.

"Aucune idée, les détails de cette journée sont très flous dans mon esprit..." dit elle en se retournant vers lui pour lui faire un clin d'oeil. Jesse leva les yeux au ciel et en quelques foulées la rattrapa et l'enlaça.

"Peut être que si on rentrait tout de suite je pourrais raffraichir ta mémoire..."

"Rappelle toi que nous sommes ici pour une raison précise....nous avons besoin de meubles..."

"Mais nous pouvons vivre d'amour et d'eau fraiche mon ange..."

Charlie se retourna dans ses bras, un large sourire sur son visage.

"Nous pourrions oui mais mes parents viennent diner dans une semaine et..."

"Oui je sais..." dit il en se détachant de sa compagne et en prenant sa main.

"L'appartement doit être présentable, donner une image mature et responsable." ajouta t'il en imitant la voix plus aigue de Charlie.

"Je ne parle pas du tout comme, d'une, et de deux tu connais mon père...il ne te laissera m'épouser qu'à certaines conditions."

"Oh oui je sais, j'ai encore le discours dans la tête." dit il en se souvenant de la discution qu'il avait eue avec le père de sa fiancée. Jesse savait que la plupart des choses qu'il lui avait dites n'était pas pour l'effrayer, que c'était plus pour la forme qu'autre chose. Contrairement à son propre père, celui de Charlie était aimant et protecteur avec sa fille sans pour autant l'emprisonner et empoisonner sa vie. Il n'aurait paspu réver meilleur beau papa. Son attention fut de nouveau focalisée sur un meuble, et plus précisemment un lit, immense mais magnifique, la tête et le pied du lit, finement sculptées dans un bois d'ébéne.

"C'est celui là..." souffla sa compagne, son regard fixé sur le lit. Jesse ne put qu'acquiescer, il se voyait bien dedans avec Charlie dans ses bras, se réveillant tout les matins en se disant qu'il était le plus chanceux des hommes avant que leurs enfants, 3 ou 4, il n'avait pas encore décidé, ne viennent leur faire une petite surprise. Il se tourna vers Charlie et lui sourit, peu importe le prix car ce n'était pas cela qu'il voyait mais c'était sa vie avec elle...


Les yeux de Charlie s'ouvraient doucement, papillonant afin de pouvoir s'adapter à la forte lumière dans la pièce. Ses premières visions furent floues, tout comm les sons autour d'elle : les bips d'une machine, des voix qu'elle peinait à comprendre. Elle ignorait où elle se trouvait, ce qui commença à l'inquiéter grandement avant qu'une autre pensée ne traverse son esprit la faisant complêtement basculer dans un état de panique générale. Jesse. Elle était avec lui avant de se retrouver dans cette pièce mais elle ne sentait plus sa présence à ses côtés et les voix qu'elle discernait de mieux mieux ne lui ressemblaient pas. C'était des voix de femme, une inquiète l'autre rassurante. Sa mère peut être ? Il fallait qu'elle en ai le coeur net, elle prit une inspiration et se mit à parler mais ce ne fut qu'un son rauque, presque rouillé qui sortit. Elle ne savait pas si on l'avait comprise mais en tout les cas les autres occupants de la pièce se tournirent vers elle brusquement, son père entrant dans son champ de vision.

"Mon ange ? C'est papa, chhh calme toi tu es à l'hopital..." lui dit il de sa voix calme qui avait toujours le même effet sur elle depuis sa plus tendre enfance. A ses côtés vint sa mère, des larmes dans ses beaux yeux bleus mais il était clair qu'elle était soulagée de la voir réveillée.

"Ho...hopital ?" murmura Charlie avec difficulté. Sa voix lui faisait un mal de chien. Son père acquiesça, il lui caressait doucement le front alors que sa mère avait sa main dans la sienne. Une autre voix, venant de la gauche, l'empêcha de poser une nouvelle question. Charlie se turna vers cette troisième personne qui se présenta.

"Bonjour Charlie, je suis votre médecin, Alicia Cooper. Vous êtes à l'hopital d'Honolulu, je vais vous demander de ne pas essayer de parler. Je sais que vous avez beaucoup de questions mais il est préférable que pour le moment vous faites le moins d'efforts possibles, je vais vous expliquer après un rapide check up, ok ?"

Charlie la regarda, incertaine et se tourna vers ses parents qui hochèrent tous deux la tête. La jeune femme se retourna vers son médecin puis acquiesça, acceptant douloureusement que ses parents ne partent le temps de l'examen. Pendant ce laps de temps, le docteur Cooper lui expliqua qu'elle avait subi de nombreuses blessures conséquences d'un accident de voiture. Une jambe cassée, un poignet foulé et 3 côtes félées ainsi que des bleus et de nombreuses coupûres. Mais elle avait eu de la chance, Charlie le voyait rien qu'au regard du médecin sur elle. Elle même savait qu'elle avait eu de la chance en tant qu'ambulancière. Après l'examen, la médecin revint vers elle, s'asseyant sur un tabouret et prenant son dossier. Une infirmière arriva, débordée, juste pour poser un verre d'eau sur sa table de nuit. Charlie voulu le prendre mais la douleur lui rappela son état et Alicia l'aida à boire quelques gorgées qui firent un bien fou à sa gorge endolorie.

"Charlie, est ce que vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé ?"

"N...non..." dit elle après avoir toussé, "je...j'étais dans une voiture et...plus rien..."

Elle se redressa et regarda autour d'elle ainsi qu'à l'extérieur de sa chambre mais elle ne voyait que ses parents qui attendaient avec impatience de pouvoir revenir. Pas de trace de Jesse.

"Je n'étais pas seule dans la voiture...mon...Jesse, Jesse Ascott, il était avec moi."

Pendant une fraction de seconde, Charlie put jurer voir de la tristesse dans le regard de son médecin.

"Je pense que vos parents seront plus à même de répondre à vos questions mademoiselle..."

Charlie déglutit, ignorant le noeud qui se formait dans son estomac à la pensée que cette phrase avait fait naître dans son esprit. Elle connaissait trop bien le métier pour savoir ce que cela voulait dire mais elle ne pouvait y croire. Il ne pouvait pas...Jesse...il était là, en vie, quelque part et pas...

Ses parents entrèrent dans sa chambre, les larmes roulaient déjà sur les joues de sa mère. Charlie regarda à nouveau son père qui peinait à se contenir.

"Mon ange..." dit il en prenant sa main, "je...je ne sais pas comment..."

Charlie serra frénétiquement sa main, sentant les larmes picoter ses yeux, le noeud dans son estomac remontant vers sa gorge.

"Jesse n'a pas survécu...je suis désolé, les secouristes ont tout tenté mais..."

Il secoua la tête, ses yeux d'amande s'emplissant de larmes mais aucune ne roula sur ses joues.

"Non...non papa ce n'est pas vrai..." dit Charlie alors que les larmes commençaient à couler. Elle secouait la tête, sa respiration s'accélèrait tout comme son rythmpe cardiaque.

"Il n'est pas...il ne peut pas..." continua t'elle alors que des flashs apparaissaient dans son esprit, des secondes de l'accident avant qu'elle ne s'évanouisse, sa dernière vision de Jesse, une large coupure sur son front, le sang, sa couleur et son odeur se répandant dans la voiture...Le silence enveloppa Charlie alors que la conclusion s'imposa à son esprit, elle ne s'entendit pas hurler, crier de toutes ses forces alors qu'elle luttait contre son père, contre la médecin qui revint après plusieurs minutes pour lui injecter un calmant et la plonger dans un sommeil presque salvateur dont Charlie n'allait se réveiller que quelques heures plus tard pour plonger dans le chaos qu'était devenu sa vie...