Something in the way she moves -

© inkheart

<< It's dreamy weather we're on
You waved your crooked wand
Along an icy pond with a frozen moon
A murder of silhouette crows I saw
And the tears on my face
And the skates on the pond
They spell Alice >>
Alice - Tom Waits

✿ Joseph Preston Julliard ✿

Date et Lieu de naissance :

Statut :

Profession :

Caractère :

Joseph est un homme de sensations. Bouche, oreilles, nez, yeux, le corps tout entier, il est dévoué à sentir plutôt qu'à analyser. Ainsi, et parce qu'il y a mille fois trop de sensations à ressentir dans le monde, qui est un vrai bordel magnifique, il préfère se taire, et observer, et quitte à le faire bien, il préfère être seul. Il vit dans la peur constante de ne pas réussir à tout capter, à tout vivre bien à fond. Mais il vit, pourtant, et le silence est une compagne, une amie plus qu'une tristesse. Mais enfin, il faut l'avouer, il devient légèrement sociable, grâce à Leann, la seule personne au monde dont il soit tombé véritablement amoureux comme dans les bouquins ou les légendes, 'plus fort que la mort'. Il se découvre poète, il s'amuse de sa muse, s'émerveille encore plus que d'habitude des choses qui l'entourent. Car, si Joseph a perdu son enfance à une vitesse tellement fulgurante qu'il ne se rappelle même pas que ça existe, il la refabrique, hic et nunc, avec l'habilité d'un Peter Pan. Il a beau se murer dans son silence, il est émerveillé de tout, amoureux de tout, inventif comme pas possible - seulement seule Leann, et la photo bien sur, lui permettent de déverser ce flot continu de découvertes incroyables - pour lui, pour vous ce n'est qu'un quotidien. Mais bien évidemment - et il ne l'a pas choisi - son côté sombre le rattrape sans cesse. Pendant ces périodes qui peuvent durer de deux heures à deux jours, il est fermé à tout le monde, à Leann compris, mais pas à la photo, et surtout, pas à la musique. 'L'art nous protège de la vérité qui tue', disait Nietzsche. Hé bien, c'est à peu près ça pour Joseph. Il se sauve par l'art, et par l'amour, puisque de toute façon à la base, et ça il l'a compris en prenant une certaine jeune femme en autostop à un certain moment, il n'y a que l'amour, le reste on s'en fout. L'art est un tremplin pour sa santé mentale, musique incluse surtout, puisque quand je parle d'art c'est aussi une forme d'amour, puisqu'en plus de produire des sensations il produit des passions. Niveau idéologique, il a complètement lâché le fil de cette pensée en rencontrant Leann et en arrivant dans le 'clan'-plus-que-camp. Mais il va de soi qu'il emmerde la consommation, suit ses propres règles et est agacé qu'on ne puisse plus faire autrement qu'en recourir aux achats et la technologie. Il a des principes très clair, et se déteste d'ailleurs au plus au point d'être un gros fumeur: il ne fume que des roulées, certes, mais il achète quand même le tabac et les feuilles. Même choses pour les disques; mais enfin la musique lui est vitale, il faut l'avouer. Or il est homme à aimer céder à ses pulsions, parce qu'il ne voit pas l'intérêt de ces conventions installées par la société dont certains exagèrent un peu l'emploi.

Si vous étiez un regard ?

Si vous étiez une odeur ?

Si vous étiez un toucher ?

Si vous étiez un son ?

Si vous étiez un goût ?

Ces petits choses qui font que l'on est tous uniques...

-Joseph aime prodigieusement se poser dans un coin de sa caravane et écouter de la musique jusqu'à plus soif. Avec Leann endormie à côté c'est le paradis, avec une clope au bec le nirvana. Particulièrement si c'est du Tom Waits qu'il écoute.
-Il fume comme un pompier, et ça l'énerve prodigieusement car ça le lie à un besoin de consommation.
-Il prend des photos constamment. Même quand il n'a pas d'appareil, il prend des photos qui restent nichées dans un coin de sa mémoire. C'est un grand observateur, et il devine des choses sur les gens.
-C'est un amoureux des visages, des corps humains. Mais, encore plus, un amoureux des défauts.
-Il lisait beaucoup, et ça l'effraye de se rendre compte que concrètement il a tout le temps du monde, mais en fait il l'utilise pour prendre des photos - sensations - et aimer Leann, ce qui en soit est fort louable mais est dingue. Oh, chose que j'ai oublié de préciser dans le caractère: quand il se met dans quelque chose, il s'y met à fond.
-Erreur, ou pas, d'adolescence, Joseph a tatoué à l'age de treize ans où tout n'était pas facile 'Living is easy with eyes closed
Misunderstanding all you see' dans sa nuque. C'est écrit petit, c'est joli, mais c'est bien là.
-Autres erreurs, mais 'd'enfance' cette fois, Joseph a pas mal de cicatrices, de son côté pire que casse cou, un peu partout sur le corps, plus ou moins visibles.
-C'est un fidèle du contrasté, et un grand amoureux des couleurs (en photo, bien sur).
-Il écrivait beaucoup avant. Il avait sans cesse les doigts pleins d'encre.
-Il est très philosophe mais refuse de le montrer parce qu'il trouve que ça fait prétentieux.

Et toi derrière l'écran !

Pseudo/Âge :

Avatar :

Où avez-vous connu le forum ?

Avis ? Commentaire ? Dédicace ?

Bienvenue A mrgreen

Déjà, je vais aller te réserver Emile de ce pas brill

Ensuite, je t'avoue qu'on a pas réflechi a l'éventualité d'un changement de nom, donc on va très vite en discuter entre admins. En quoi voudrais-tu le changer ?

Euh là tout de suite je n'ai pas plus d'idée que ça mais je garde Joseph pas de soucis. Le reste me gêne plus héhé.
Et merci biengue en tout cas!

Autre petite chose que j'ai oublié de préciser dans mon dernier message, si tu souhaites mettre le deuxième prénom dans le pseudo, c'est seulement sous la forme d'initiale, pour le reste, on en rediscute très bientôt mrgreen

Ah autant pour moi! Nonnon je ne le souhaite pas spécialement :)

Bienvenue

Et excellent choix de personnage hum

Pour le nom nous allons le remplacer à ta demande mais il faudrait que tu nous donnes celui que tu aimerais porter Wink

Merci beaucoup :)

Euuuuh. Joseph M. (pour Miles) Blake, si possible, si ça vous convient rock

Pas de soucis, je vais faire ça, mrgreen

[j'ai oublié de faire un +1]

(A écouter de préférence en lisant la fiche I love you

)

On a tous une histoire, racontez nous la vôtre...

<< Did you hear the news about Edward?
On the back of his head, he had another face.
Was it a woman's face, or a young girl?
They said to remove it would kill him
So poor Edward was doomed. >>
Poor Edward - Tom Waits

"2 mai 85, date butoir dans ma vie. Je n'arrive pas à savoir si c'est le meilleur ou le pire jour de ma vie. Je n'arrive à rien, ni à penser, ni à sourire. Pourtant je ne suis pas triste. Je ne suis ni triste ni heureuse. Je suis là, et j'ai l'impression que c'est une grande et belle chose. Je me sens plus forte, ou en tout cas moins faible. J'ai ce petit corps dans mes bras, et je prend lentement conscience qu'il vient du mien. Je prend lentement conscience que c'est lui que j'accepte de nicher dans mes flancs depuis huit mois et demi, lui sur lequel j'ai les pires craintes au monde. Quand la sage femme m'a annoncée, couverte de mon propre sang, que c'était un garçon, j'ai voulu mourir. Parce que c'était une sorte de demi-confirmation de mes craintes. Bien, sur, ça ne l'est pas vraiment. Mais j'étais, je suis épuisée, j'en ai marre de me battre, marre de ne pas avoir les réponses à mes questions. Je suis juste ravie de ne pas avoir de famille, je n'ai pas à leur expliquer, à leur sourire bêtement. L'infirmière sourit bêtement. Mais quelle connerie, tout ça! Je n'ai pas plus la force de m'occuper de ce bébé que de retourner faire des risettes à son père pour qu'il m'aide financièrement. De toute façon, le revoir est complètement irréalisable. Je ne sais même pas qui il est. Je ne connais même pas le nom du père de mon enfant, autant que je ne sais pas comment l'appeler, lui. La chose. Le demi bout d'homme. L'enfant, le bébé. Même 'bébé' me semble trop difficile à dire. Trop 'jeune mère de famille heureuse'.
Le viol. Combien de temps m'a-t-il fallu, pour écrire, ou même penser ce mot? Hé bien je l'ai pensé tout de suite. Je l'ai pensé avant, quand je marchais dans la rue, qu'il faisait trop sombre, trop froid, qu'il était trop tard. Pendant, en rêvant que je mourrai, ou que je me réveillerai en sueur. Après, tout de suite, à n'importe quel moment, quand je me force à essayer de croiser le regard du petit garçon.
Je n'ai pas envie de l'appeler. Je n'ai pas envie qu'il devienne encore plus personnel. J'ai envie que les choses soient simples, que je puisse le mettre à la poubelle et ne plus y penser. Je crois que sans le livre que m'a prêté Ugo, je l'aurais fait depuis longtemps. Il s'appelle Adriana Mater; c'est un livret d'opéra transformé en pièce de théâtre. Il parle du dilemme qui a touché les femmes depuis l'Antiquité: mon fils sera-t-il Caïn ou Abel? Et ce que j'ai eu raison de le garder, d'être si sure de moi? Il s'appellera Joseph; c'est biblique, peut être que ca forcera sa chance. Oh, que je voudrais retourner en arrière, et que tout cela ne soit jamais arrivé! Je voudrais savoir qui il est. Je voudrais savoir si c'est l'éducation, ou le sang qui fait l'homme. Je voudrais 'avant' et maintenant. Comment vais-je vivre sans la réponse, le regarder dans les yeux sans haïr son père? Et pourquoi la terreur et le doute ne me prend que maintenant qu'il est dans mes bras, non plus dans mon corps, alors que j'étais si fière de clamer que c'était mon enfant, et non celui du violeur, quand il était encore une partie de mon corps...?

<< Cette nuit-là, cette maudite nuit-là, les portes de l'enfer se sont ouvertes. >> "

Julia Rewnold

****

<< Nom de dieu, ouvre la bouche, je t'en supplie, tes mots me tiennent à la vie...Dis quelque chose. >>
Sophie Calle n°108, Cali.

"Tais-toi, Joseph, tais-toi. Tu n'y connais rien, à la vie; tu m'emmerde, avec tes problèmes de gosse. J'ai pas le temps pour ça. J'ai pas le temps pour toi, voilà!"

Vivre. Savoir qui on est et où l'on va, ce qu'on doit faire et pourquoi. Savoir s'il est normal de haïr quelqu'un qu'on aime plus que tout au monde. Comment peut-on porter, sur ses toutes petites épaules, quelque chose d'aussi gros, d'aussi violent? Et comment vivre, comment vivre, maman, si tu ne l'es pas vraiment? Joseph a huit ans. Ce n'est pas la première fois que sa mère lui dit quelque chose d'aussi inconsciemment cruel. Il n'a pas eu d'enfance, ne s'est jamais senti enfant. La seule différence qui est venue avec le temps c'est qu'il était autrefois à la dérive, et qu'il essaye maintenant de vivre. Il ne connait pas bien les mots des grands, et ça le crève de devoir suivre. Il l'aime sa mère de tout son cœur, et ne comprend pas comment il peut autant la détester en même temps. Il a peur de tout, terriblement, parce qu'il ne sait pas que penser ou croire. Ce n'est pas un petit garçon comme les autres, non, ça c'est certain. Il a dû grandir seul. Il a prit les bouquins d'Ugo en secret, les a lus. N'a pas compris tout, mais a compris des bouts de phrases, c'est le plus important, du moins c'est la sensation qu'il a. Maintenant Ugo est parti, il le comprend tout seul aussi bien que si c'était écrit dans les traces de larmes sur les joues de sa mère. Il se sait trop jeune pour tout ça. Il ne sait pas encore que ce qu'il fait toute la journée, c'est 'philosopher'. Philosopher pour ne pas crever de chagrin, tellement ça lui sert la gorge d'être la contradiction même en d'en plus s'être donné des mots pour le décrire. Il ne sait pas écrire, ou alors très peu: il n'est pas vraiment allé à l'école. Il avait besoin d'être là pour sa mère, et puis, Ugo était la meilleure de toutes les écoles. Mais maintenant Ugo était partie, et c'était juste la fin du monde, la fin de son monde, puisqu'il en était le seul repère. Est-ce qu'on peut mourir de la douleur causée par un chagrin? Mais il n'a plus personne à qui le demander, puisque pour sa mère il n'est qu'un gosse, elle ne le connait pas; ses bras lui tiennent juste chaud les soirs d'hiver, les soirs où ne ça va pas, mais c'est un gosse, alors elle est silencieuse. On ne parle pas de 'choses sérieuses' aux enfants.

Joseph ne sait pas qui est son père, il n'y a de photos de lui nulle part. Il a fini par l'appeler la 'grande blessure' parce que c'est une autre chose qui se voit sur le corps de maman. Il a la sensation qu'il peut tout voir, c'est une sensation étrange, mais il est vrai qu'il ne peut parler, alors, il regarde, et le silence ne le dérange plus. Les corps parlent tellement plus que les voix. Il la serre contre lui, un peu plus fort quand il l'aime, un peu moins quand il la hait, mais il le fait toujours, juste pour sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Il voudrait la protéger, mais il sait bien lui-même que c'est dérisoire, qu'il ne peut rien faire de ses tout petits bras, à part serrer et serrer plus fort; et il voudrait mourir d'amour, parce qu'il a l'age et la passion de le faire. Mais tout se tait. Tout se terre, comme la musique sourde que produit la neige.

****

<< You know what love is in a family like ours, Bennie? It's a quick stab in the heart. >> Tetro, Francis Ford Coppola

Les mains dans les poches, Joseph se bat pour s'empêcher de rêver. Il est à la caisse du supermarché depuis deux heures seulement, mais il est cinq heures de l'après midi, heure morne où les gens ne sont pas encore tout à fait sortis du boulot, et ça fait deux heures qu'il ne fait rien. Il s'ennuie, c'est un fait. Il a fini le livre qu'il a amené - A l'Est d'Eden, Steinbeck, qu'il a relu pour la cinquième fois. Il n'a pas le droit d'écouter de musique, il n'a pas le droit de rêver, il est enfermé dans une bulle de soi disant rigueur qui perce la sienne. Pourtant son inspiration le chatouille, et il crève d'envie de courir dans les rayons et de casser les bocaux en verre pour faire de la peinture par terre, d'en faire une toile géante et de se rouler dedans. Ou, en tout cas, quelque chose qui ressemble à ça. Mais non. 'Réprime le rêve comme la douleur, pour vivre en société' clamait le connard et le pragmatique. Joseph se sentait imbécile et brouillon géant raturé à volonté.
Et s'il écrivait? Ce n'était pas interdit, ça. A la caméra de surveillance, il aurait juste l'air de faire assidument les comptes. Il fouille dans la case en dessous de la caisse enregistreuse. Il n'y a pas de papier, mais le sac de sa mère qui est parti se fourrer dieu sait où une fois encore pour surement s'enneiger le nez et faire d'autres choses auxquelles il ne préfère pas penser. Il l'attrape, fouille doucement. Il trouve un carnet, un crayon, l'ouvre tout naturellement. Il y a deux pages écrites, tout le reste est blanc. Il frôle les lignes des yeux, sans vraiment le vouloir, avec la pudeur de quelqu'un qui sent qu'il n'a rien à faire là dedans. Il le regrette bien avant que la phrase 'Et pourquoi la terreur et le doute ne me prend que maintenant qu'il est dans mes bras, non plus dans mon corps, alors que j'étais si fière de clamer que c'était mon enfant, et non celui du violeur, quand il était encore une partie de mon corps...?' lui monte à la tête. Il sait que c'est l'écriture de sa mère, autant au sens calligraphique que syntaxique. Il sait que c'est lui. 'Because the sky is blue, it makes me cry'.
Joseph, comme un espèce de pantin désarticulé, range le carnet dans le sac, range le sac sous la caisse. Il est l'enfant d'un viol. La cause des névroses de sa mère. Abandonnant l'écriture ce jour même, il se prendre à revenir à sa passion première: se taire à nouveau constamment, observer, et écouter.
Le soir même, il dépoussiérera son vieil argentique, et prendra trois photos de Julia alors qu'elle est assise, les yeux dans le vague, sur le canapé du salon. Il n'osera plus jamais la toucher, refusera le moindre livre, ne parlera même plus à sa mère, ne serai-ce que pour répondre. Et il changera le nom de Rewnold en Blake. Ce n'est pas le fils de sa mère, mais de la violence.

<< Half of what I say is meaning less...But I say it just to reach you, Julia. >> Julia, The Beatles.

Son sac à dos est bouclé. Il n'a rien amené d'autre que son appareil, quelques habits, deux livres nécessaires bien qu'il ne les ai pas lus depuis des années. Il en a marre de devoir prétendre, sourire à la société, faire un petit boulot qui l'emmerde pour pouvoir consommer, n'avoir rien d'autre à prendre en photo que la pollution des villes...Il en a marre de devoir répondre aux questions, perdant de précieuses minutes de silence. Et plus que tout, il veut se libérer de l'amour destructeur qui le lie à sa mère, amour qui n'a pas changé depuis ses sept ans. Il l'aime et la hait. Elle le considère comme preuve de son propre viol, essayant de lui sourire parfois, mais surtout n'ayant vraiment besoin que de son contact physique. Il n'est pas objet, et ne veut pas le devenir, or s'il reste là c'est ce qu'il va arriver. Il la hait en ce moment précis, et la société encore plus, et cette sensation d'étouffement. Il n'empêche que descendre l'escalier pour aller dans le salon où il la sait prostrée sont les pires pas, minutes de sa vie. Il a l'impression que son cœur se déchire, que c'est irréparable, que ça va casser et qu'il va pleurer, à lui auquel ça n'est jamais arrivé. Il faut qu'il la touche, une dernière fois, lui effleure le bras peut être, ou passer sa main sur sa joue?
Le salon.
Ses cheveux blonds étalés en auréole sur le canapé, Julia dort.
Joseph reste là, peut être un quart d'heure, à l'observer. Puis il sort son appareil, prend deux clichés, et s'en va. Pas de mots. Juste le silence.

*

La voiture semble rouler seule dans la nuit, sur l'autoroute. Joseph pourrait être légèrement somnolant - il est cinq heures du matin - mais il n'en est rien. Pour une fois, il ne rêve pas. Ou plus exactement, pour une fois, il a un but, il va quelque part, il n'est pas dans une nébuleuse. Il n'a même pas peur. Il est anesthésié de sentiments. Il ne se sent pas seul - quoiqu'être seul est presque devenu une profession pour lui. Il ne se souvient plus des visages, des noms, des voix, il préfère tout oublier. Sauf les visages des très rares photos qu'il a amenées. Il ne parlera, ne regardera personne tant qu'il ne sera pas arrivé dans ce fameux camp dont on lui a parlé, un soir, très tard, dans le fond d'un bar.
Seulement voilà que le destin semble ouvertement se foutre de lui, lui en demandant mille fois trop: dans les phares de la voiture, sur un vieux banc d'ancienne aire d'autoroute, il y a une femme en ombre chinoise. Il ne voit pas grand chose, ses hanches, les vagues ombres de son visage. Il s'arrête, sans savoir vraiment pourquoi. Joseph n'est pas un pervers, loin de là. Mais c'est un amoureux des femmes. Leurs courbes, leur sourire, leurs regards...Tout le fascine chez ces êtres-là. Il sort de la voiture, la jeune femme se tourne. Elle est jolie comme un cœur, tudieu, et si c'était un film d'horreur? Mais Joseph n'est pas de cette école-là, et il approche tout doucement, pour s'arrêter à deux mètres d'elle. C'est un effort fou qu'il lui faut faire pour dire:

-Vous n'avez pas froid? C'est de la folie, de rester ici, à cette heure.

Affirme-t-il. Sa voix grince, et est très fine et rauque, de ces voix qui n'ont plus l'habitude de fonctionner.

-Je peux venir avec vous?

Demande la fille. Son visage n'est pas seulement superbe, il recèle aussi des milliers d'histoires. Joseph regrette qu'il fasse aussi noir, il aurait voulu la prendre en photo. Puis il se rend compte de ce qu'elle a dit. Il n'est pas homme à balbutier mais à l'impression qu'il est en train de le faire. Timide à souhait, ou sociopathe depuis qu'il a découvert ses origines, le jeune homme baisse la tête, se mord la lèvre un peu trop fort, grimace, puis, regardant toujours ses pieds, fit l'ultime effort.

-Oui, bien sûr.

Invité

Bienvenue

Ouh je crois que je sais qui c'est. hum

Une simple lecture et j'ai des frissons, y'a pas grand monde qui me procure ça. Enfin, peu importe. Bienvenue mister. oooh

Tu changeras jamais

. Toujours aussi brun je suppose ? tongue

Non j'me suis teint en bleu marine (Appo out)

Tu as gardé tes pantoufles roses? Sinon c'est pas possible, hein hum

Ma, si je change. Parfois

Charmant. C'est donc toi que j'ai aperçu tout l'été en Espagne ? Tu manquais un peu de vagues par contre (du moins, pour mon sang basque).

Toujours toujours. Elles me suivent partout.

Sans ça, je sais bien que tu divorces (j'ai donc pris mes précautions). Laughing

Mouais. J'suis pas convaincue. tongue

Si! Par exemple, je vais faire ma fiche en moins d'un mois je pense (bon elle va sans doute pas être merveilleuse mais j'ai très, très envie de le jouer ce coco-là)!

Il est hors de question que tu les jette, ces pantoufles! Nonmais.

Mon sang basque m'a fait la même remarque, c'était vraiment nase cet été; en conséquence j'ai beaucoup lu, et glandé sévère. Mais pas longtemps: je suis arrivé que fin aout; avant, j'étais en Afrique :D Mais bref, j'arrête de raconter ma vie.
Juste: un forum avec toi, Gipsy, etc, magical, ça faisait (trop?) longtemps!

Allez, je te mets au défi, tu la finis en moins de deux semaines. mrgreen

T'inquiètes, j'ai compris que mon 'moi' sans mes pantoufles roses, bah c'est comme une rose sans ses épines. Où diable serait le charme ?

Roh le chanceux. Tu es parti où en Afrique ? woo

Yep, ça faisait longtemps mais il faut savoir faire saliver les attentes des gens, faire mariner, le retour n'en est que meilleur après. Laughing

Ben oui justement c'est d'autant plus drôle :)

Non, il n'y a pas que tes pantoufles, charmante imbécile va woo

Moins de deux semaines? Check.

Oh, et tu me dois un lien hum

Tu riras moins si tu échoues. mrgreen

Oui, il y a aussi mes chaussettes. Léger oubli de ma part. Laughing

Non, tourne pas autour du pot, et donne-moi le pays. Ou les photos. As you want. mrgreen

Si et seulement si je veux. hum

Oh pardon j'avais complètement oublié, obnubilé par le défi. J'étais au Bénin :)

Et: HAHA! J'ai avancé ma fiche. J'aurai fini dans pas trop de temps j'pense, d'ici la fin de la semaine peut être même Cool

Il y a aussi ton rp, quand on arrive à en avoir, haha, malédiction, et pleins d'autres choses, c'est fini de se rabaisser?

Je crois que t'es juste la personne parfaite pour ce rôle god

Wow je suis très touché merci beaucoup I love you

En quel honneur?

Il y a pas de raison particulière, enfin si, j'pense que ta façon d'écrire colle très bien avec le personnage de Joseph. Je sais pas si j'me fais comprendre mrgreen

Si à peu près. J'aime beaucoup Joseph, ce n'est pas un adolescent qui a décidé de faire son caprice, non il a une profondeur dingue, je vénère Gloomy Road, donc je voudrais lui rendre justice et l'apprivoiser. Histoire qu'il ne puisse pas me dire 'je ne puis pas jouer avec toi, je ne suis pas apprivoisé', quoi :)

Non mais ta fiche c'est juste un pur bonheur pour une lectrice comme moi et je plussoie Gipsynette, tu es parfait pour le rôle et je suis sincèrement heureuse que tu l'aies pris brill

Citation :: Joseph ne sait pas qui est son père, il n'y a de photos de lui nulle part. Il a fini par l'appeler la 'grande blessure' parce que c'est une autre chose qui se voit sur le corps de maman. Il a la sensation qu'il peut tout voir, c'est une sensation étrange, mais il est vrai qu'il ne peut parler, alors, il regarde, et le silence ne le dérange plus. Les corps parlent tellement plus que les voix.

C'est magnifique sad

Et tellement vrai, et tellement ce que je pense... Raaah, je suis fan pfiou