Les vieux de la vieille. 4/4

Ce que vous remarquez en premier quand vous rencontrez Hector c'est le calme et la sérénité qui se dégagent de lui, et ce silence... Pas étonnant quand on sait qu'il n'a pas prononcé un mot depuis plus de vingt ans. Personne ne sait pourquoi il a décidé de ne plus parler, ou même si c'est un choix ou si c'est dû à une maladie. Ann vous dira seulement que du jour au lendemain il a cessé de parler. Ce qui ne l'empêche pas d'imposer son respect, principalement par son regard des plus glaçants et ses grimaces, bien que celles-ci soient plus drôles qu'effrayantes. Il n'est pas le papy gâteau dont les enfants rêves et pourtant ces derniers semblent aussi fascinés que terrifiés par cet étrange personnage. On ne lui connaît aucune famille. Ancien militaire engagés chez les marines on estime qu'il est au camp depuis une quarantaine d'années sans certitude aucune, la seule chose que l'on peut affirmer c'est qu'il en est le membre le plus âgé et se pose ainsi comme figure de chef ou au moins de référent quant il s'agit de mettre un terme à un conflit ou prendre une décision importante pour le camp.

Croyez-vous au coup de foudre ? A l’amour qui vous surprend d’un seul regard ? Si vous demandez à Ann, aucun doute, la réponse est oui. C’est ce sentiment étrange et soudain qui la envahie quand elle vit pour la première fois le jeune homme qui deviendrait son mari, Bobby, alors qu’elle sortait d’une représentation. Cette sensation, réciproque, ne fut pour autant pas des plus faciles à vivre. La famille bourgeoise d’Ann ne voyait pas d’un bon œil cette relation Cela n’empêcha pas les deux amoureux de vivre leur amour passionnément pendant deux ans jusqu’à ce qu’Ann tombe enceinte. Ils décidèrent alors de prendre une décision à laquelle il réfléchissait depuis un temps, partir et tout plaquer. Etre enfin ailleurs, heureux, sans la pression familiale d’Ann et cette carrière de danseuse dont elle commençait à être fatiguée. Ils se marièrent quelques heures avant de tout quitter et de rejoindre le camp dont Bobby avait entendu parler. Jamais ils n’eurent l’envie de partir, le camp était leur famille à présent.

Yorick est arrivé aux Etats-Unis étant enfant. Son père, étourdi par l’American Dream a décidé de quitter sa mère patrie l’Ukraine pour offrir une meilleure vie à son fils unique déjà dépourvu d’une mère. Son père travailla dur mais ses rêves ne resteraient qu’utopie. Dès l’âge de seize ans, Yorick quitta les bancs de l’école pour travailler et ainsi aider Madrov sénior. Il passa donc une grande partie de sa jeunesse les mains dans le cambouis. Malgré tout les efforts et la sueur qui pouvaient s’écouler de son front, le destin n’en avait pas fini de lui jouer des tours. Son père tomba gravement malade, Yorick ne pouvait assumer seul le remboursement du prêt hypothécaire et les frais médicaux. Il se trouva un second emploi mais toutes les solutions qu’il mettait en place étaient vaines. Son père mourra, et Yorick, en plus de sa peine, perdit la maison. A 26 ans, il se retrouvait à la rue, sans famille et avec beaucoup de dettes. C’est alors qu’il se souvenu d’un endroit, un camp, dont un vieil ami, Bobby Pludy, lui avait parlé avant que lui-même ne décide de partir y vivre.

Peter est une référence, au sein du camp et en dehors. Avant son arrivée, il était un musicien dont les tournées étaient quasiment complètes. Après plusieurs albums, il se fatigua de cette vie de rock star, aspirant à une vie plus tranquille. Malgré son âge, il a la forme d’un jeune homme, toujours prêt à donner un coup de main, et surtout, à jouer les grands-pères auprès des enfants du camp. La vérité c’est qu’au fond de lui, il regrette de n’avoir jamais vraiment construit une vie de famille, même s’il ne l’avouera jamais. De ce fait, il aime passez du temps avec les petites têtes blondes. Peter n’a cependant pas abandonné sa passion première en foulant la terre du Colorado, il a toujours sa guitare à la main autour des feu de camp.